Noël au château

Le général anglais qui occupe le château de Lestrem, donne une grande fête pour les enfants de Lestrem. Tous les enfants ont eu l’occasion d’admirer le plus magnifique arbre de Noël qu’ils n’avaient jamais vu.

Dans la salle ou se dressait ce magnifique sapin tout enguirlandé, les enfants ont pris une collation tout en admirant les merveilleux jouet qui étaient distribués.

Ce Noël étincelant, qui n’était pourtant, pas dans notre région, la fête traditionnelle pour les enfants transforma ce moment en une après midi inoubliable.

Les enfants étaient devenus familiers avec les soldats de toutes les nationalités.

 

En mai 1917, les portugais remplacent les troupes d’infanterie anglaise et peu à peu occupent les tranchées des environs de Laventie jusqu’aux abords de Festubert.

Le Quartier Général du commandant de la 1ère division portugaise était à Lestrem. Le château a été réquisitionné par le général Manuel de Oliveira Gomes da Costa (1863-1929) et a été un éphémère président du Portugal en 1926.

 

 

 

La première guerre mondiale est marquée par un siège de la commune par les allemands du 10 au 14 octobre 1914. Ils ont avancé jusqu’à la Lawe, et occupés, les hameaux du Pont-Riqueult et de La Fosse.

Lestrem a déploré la mort de trois de ses habitants. Plusieurs maisons du centre, ainsi que l’église, ont été atteintes par des bombardements, plusieurs fermes ont été incendiées dont l’ancienne gentilhommière dite du «Grand Marais». Les vaillants soldats français exténués par ces âpres jours de combats, ont été remplacés par des contingents anglais. Les allemands ont été refoulés sur Richebourg et Neuve Chapelle.

D’octobre 1914 à avril 1918, la population de Lestrem se voie augmentée de nombreux réfugiés venant des communes voisines, notamment de Richebourg, Neuve-Chapelle, Aubers… Cette vie à 7 km du front est malgré occupation des anglais et leurs troupes coloniales est presque normale.

Le 9 avril 1918, les Allemands déclenche une attaque. Dès 4 heures du matin, la canonnade fait rage pendant que les allemands pénètrent dans les tranchées tenues par les portugais et font plusieurs victimes dans la population civile. Le même jour, les allemands rentrent dans le centre de Lestrem.

 

Du 11 avril au 1er novembre 1918, les Allemands occupent la commune. Peu de sources nous sont parvenues concernant cette occupation. En revanche, il faut signaler la présence de l’illustre peintre allemand, Otto Dix, sur notre. Il probablement, l’un des artistes combattants le plus connu de la première guerre mondiale. Il participe aux combats sur le front entre Ypres et la Bassée, et a été touché au coup par un tir d’artillerie à l’Epinette.

Une incertitude subsiste sur le moment de la destruction du château. Le témoignage d’une lestremoise, alors tout juste évacuée, puis réfugiée en Bretagne, parle de la démolition du château le 9 avril 1918. Au contraire, un article de 2015, indique que « le château de la Giclais à Lestrem a été entièrement rasé le 9 octobre 1918 ». Jean Brévière, né en 1909, qui était l’un des rares lestremois présents, a été  particulièrement marqué par les bombardements de la nuit du 9 avril, mais aussi par ceux d’octobre 1918, où sa mère a été blessée à la tête. Mais il ne parle pas de ce qui est arrivait aux monuments de la ville.

En 1918, les Allemands ne parviennent pas à prendre Béthune, et se retrouvent piégés dans le bas-pays sous le feu nourri des britanniques.

A l’est de la commune, le hameaux du Pacault et de Paradis sont complètement détruits.

Quelques maisons de Lestrem sont épargnées. En revanche, la ferme dite « Petitprez », est en partie détruite. Le corps de logis du XVIIIe siècle reste debout.

Une question se pose : la destruction du château, comme de l’essentiel du centre-bourg, est-elle à attribuer aux allemands lors de la conquête de cette position ou aux alliés qui alimentèrent d’un feu incessant.

 

Il est difficile d’attribuer la responsabilité des destructions pour ce qui est du camp allié et pour ce qui est de celui des allemands.

Ces derniers étaient les auteurs tous désignés par la population qui découvre au lendemain de l’armistice, l’ampleur des décombres sur Lestrem. D’ailleurs, c’est aux allemands que sur le monument du Christ-Roi, érigé en 1936, est attribuée, la destruction du château : « Ici / s’élevait la château de Lestrem, / la noble demeure de Monsieur et Madame Paul Magon de La Giclais / détruite en 1918 par l’armée allemande.