Les monuments de Lestrem

Plusieurs monuments et évènements ont marqué l'histoire de la commune, histoire qui mérite le détour pour les visiteurs décidés ou égarés...

Le château du Rault

A deux pas de la Lawe, se dressait une demeure abandonnée, où règnait le mystère. Son édification remonte au début du XIXème siècle par le comte Georges Douai du Rault, architecte. Son appellation de “château” provient du fait qu’il disposait d’une tour. Les douves cernaient la bâtisse. Jadis la propriété avoisinait les 40 hectares, 30 serviteurs s’activaient à satisfaire le comte. Au premier étage, une chambre était spécialement réservée à Monsieur l’Evêque d’Arras. La guerre a endommagé l’édifice. Il a été récemment restauré par les propriétaires.

Le château du Maretz

A la limite de la rue du Breux et du Poncheau dominait un château à l’endroit nommé le Grand Maretz (Marais). Même si la plus grande partie semble avoir été construite vers le XVème siècle, l’origine semble remonter bien avant 1500. Les occupants furent pendant longtemps : les Jongletz et les Doncker Jongletz, qui arboraient le titre de Seigneurs de Moienville. Les Allemands incendièrent l’édifice en 1918.

Le château de la Giclais

Ce château se trouvait là où aujourd’hui s’élève le Christ Roi. Son histoire remonte aux environs du XIVème-XVème siècle.Il abrita pendant longtemps des seigneurs issus de la vieille noblesse de France, cette seigneurie aurait été établie au XIIème siècle. En 1722, la propriété appartient au prince de Horne, puis, par alliance, au prince de Salm. En 1800, Louis Robert Aronia de Fontenelle s’en porte acquéreur. C’est sa fille Julie qui épousa le futur savant et maire de Lestrem : Justin Macquart. Une des filles issues de ce mariage, Mlle Félicie, épousa M. Albéric Magon de la Giclais, inspecteur des forêts royales, en 1842. De cette union naquirent trois enfants dont Paul Magon de la Giclais, né à Fontainebleau, il vint habiter le château de Lestrem qu’il fit restaurer. Il fut maire de Lestrem de 1882 jusqu’à sa mort en 1901. Le monument des Seigneurs de la Giclais se trouve près du calvaire avec toutes ses armoiries au cimetière de Lestrem. Paul Magon de la Giclais fut en fait le dernier châtelain de Lestrem. Cette famille continue d’exister près de St Malo. Le château fut détruit pendant la guerre 1914-1918. Les derniers vestiges disparaissent en 1943-1945. On peut voir encore les traces des anciennes douves. En 1936, un monument sera inauguré à la mémoire du château et de M. et Mme Paul Magon de la Giclais. Mme de la Giclais réalisa plus tard la pensée de son époux en y élevant une statue du Sacré-Coeur.

L'église Saint-Amé

L’ancienne église a été construite en 1507. C’est ce qu’atteste l’inscription en relief, heureusement conservée, qui se trouvait au-dessus du bénitier de la première colonne de gauche : A.M.V.ET VII, ce qui veut dire année mil cinq cent et sept. Cette église remplaçait une chapelle bâtie plusieurs siècles auparavant dédiée à St Jean-Baptiste. Son style était le gothique simple du XVIème siècle. Elle avait la forme d’un parallélogramme allongé avec croisillon en forme de croix latine. Deux rangées de colonnes en grès soigneusement taillées formaient trois nefs d’égale longueur. Les voûtes étaient en bois et avaient reçu un décor polychromé. Elle était éclairée par 21 grandes fenêtres. Sur la frise qui contournait de le choeur, on lisait cette inscription “L’an mil neuf et V chens, fut faiz che presêt ouvraige des aulmônes des bones gens, plusieurs y eurent bon couraige”. Ceci semblait indiquer que l’église commencée en 1507, fut terminée en 1509. Sa construction n’aurait durée que 2 ans. A la révolution, l’église devint le siège d’une fabrication de salpêtre (dans la droite), d’un magasin de fourrage (nef gauche), la nef centrale avec sa chaire accordée aux clubistes. La sacristie fut érigée en prison. Ces transformations eurent au moins pour résultat la conservation de l’édifice. L’église fut déclarée monument historique en 1911 puis détruite en 1918. Certaines pièces d’architecture et pierres tombales sont retirées des décombres. Le chantier de reconstruction s’organise activement jusqu’en 1928. Pendant ce temps, les offices avaient lieu dans les communs du château démoli du Baron de la Giclais (actuellement partie de l’école St Joseph). La flèche du clocher fut décapitée par les Allemands en 1943 afin de faciliter la navigation aérienne.

L'église de La Fosse

Ce hameau était le siège d’une seigneurie vicomtière relevant du château de Lens dès le XIVème siècle. Ladite seigneurie avait un château et une chapelle castrale. La chapelle tombant en ruines et étant d’ailleurs insuffisante pour les populations qui la fréquentaient, fut démolie et remplacée par une autre plus grande en 1855 avec une population de 600 âmes. La Fosse devint paroisse en 1857. Pendant la première guerre mondiale, cette église fut totalement détruite. Une église provisoire en forme de demi-lune fut aménagée en 1919. C’est seulement en 1925 que l’église actuelle fut construite et bénie par le chanoine Caron.

L'église de Paradis

L’église de Paradis a été bâtie vers 1870-1875 par souscription des habitants et sur un terrain dont il a été fait don. Auparavant, les paroissiens devaient se rendre à pied à l’église de Lestrem pour la messe et les vêpres, par des sentiers caillouteux. Le clocher a été construit en 1900 grâce au conseil municipal qui a voté une somme de 1 500 Frs et à la souscription lancée auprès de chaque famille. Cette église fut détruite en 1918 lors d’un pilonnage des lignes anglaises par les Allemands puis reconstruite et agrandie par une entreprise de la région pour être inaugurée en 1925. Endommagée en 1940, elle fut rendue au service divin en 1947 et le clocher restauré en 1948.